OCCITANISME ET LUTTES SOCIALES

Redactor Joan-Daniel Esteve
2004.
 

1- Quelques luttes sociales en quelques dates

Depuis le milieu du XIXe, l’Occitanie connaît une succession de luttes sociales ou de mouvements sociaux ou de grands rassemblements dont certains prennent une grande ampleur.

-  1845 : la grève de l’arsenal de Toulon suivie par la moitié de ses ouvriers est la première de type moderne.

-  1845 : les ouvriers tisserands de Mazamet s’unissent également (baisse des salaires. Le maire demande une garnison permanente pour contenir le peuple).

-  1869 : Aubin (Aveyron) lors de la grève de 1869 (compagnie houillère) , la troupe intervient (17 morts). C’est un choc brutal dans les mentalités ouvrières.

-  1886 : à Decazeville, grève générale qui dure 100 jours. Le sous-directeur Watrin est jeté par la fenêtre et la troupe établit ses quartiers pendant de longs mois. C’est un « Germinal à la mode occitane » dit-on.

-  1892 : la grève des mineurs de Carmaux (ils se battent pour l’application logique du suffrage universel) a son prolongement dans celle de la Verrerie (1895) qui aboutira à la fondation de la Verrerie Ouvrière d’Albi (1896).

-  1896 : grève de l’industrie de la porcelaine à Limoges (pour une augmentation du salaire), soutenue par la municipalité (autre grève en 1905).

-  1905 : la grève des charretiers et des chargeurs du port de Sète aboutit à la signature d’un nouveau contrat qui tient compte de leur principale revendication : la diminution du temps de travail.

-  1906-1907 : grève des résiniers dans les Landes (pour un partage plus équitable du prix de la résine. Création des premiers syndicats résiniers).

-  1907 : la révolte des vignerons conduite par Marcelin Albert et Ferroul est le mouvement social le plus important qu’ait connu l’Occitanie. (surproduction de vin et effondrement des cours). 800 000 manifestants à Montpellier le 9 juin. Le 18 juin, l’arrestation du maire de Narbonne Ferroul, dans une ville quadrillée par l’armée, dégénère en émeute avec des morts. De ce soulèvement on aurait presque pu voir la naissance d’un « Midi autonome », mais apparaîtra alors une Confédération générale viticole du Midi.

Avant cette révolte de 1907, on a vu se former les premières caves coopératives crées en Languedoc (1901) puis en Provence (1906). Egalement, les premiers syndicats d’ouvriers agricoles se sont formés au début du siècle en Languedoc.

- 1909 : grève du délainage à Mazamet (4 mois).

-  1934 : grève des ganteries à Millau. 5 mois (baisse des salaires).

-  1961 : Grève des mineurs de Decazeville (licenciement et fermeture des mines).

-  1973 : Larzac, contre l’extension d’un camp militaire qui entraîne l’expropriation des paysans et condamne économiquement le pays.

-  1976 : Emeutes viticoles en Languedoc qui feront deux morts de part et d’autre.

-  2000 : Millau, grand rassemblement pacifiste (100 000 personnes) suite à l’affaire du démontage du Mac Do. On parle alors de « mal-bouffe ». Les Etats-Unis surtaxent certains produits dont le Roquefort fabriqué dans la région.

-  2000 : Manifestations viticoles dans l’Hérault avec des actions du Comité d’Action Viticole. Béziers réunit plus de 15 000 vignerons, on parle du « peuple vigneron ».

-  2003 : Larzac, grand rassemblement international pacifiste pour lutter contre l’Organisation Mondiale du Commerce.

2- Un occitanisme politique (quelques exemples de création)

Au lendemain de la Première Guerre Mondiale apparaissent les premières organisations politiques qui se définissent sur un plan occitan.

-  1922 : création du Comité d’action des revendications nationales du Midi.

-  1923 : Ligue de la patrie Méridionale.

-  1935 : Parti provençal, orienté à gauche (fondé par un groupe d’intellectuels fédéralistes marseillais).

-  1936 : apparition du Manifeste de l’Isle-sur-la-Sorgue qui se réfère aussi au fédéralisme.

Des nouveaux partis politiques occitans naissent de la Libération après 44.

L’électorat occitan vote massivement à gauche et s’oppose ainsi à la « France du Nord ».

Par ailleurs, de nouveaux partis politiques occitans naissent. En voici quelques exemples :

-  1961 : le Parti Nationaliste Occitan, 1èr parti politique occitan.

-  1962 : lors du mouvement social et des grèves de Decazeville, les intellectuels occitans de gauche constituent le Comité Occitan d’Etude et d’Action qui entre en contact avec les milieux de gauche français.

-  1968 : Movimento Autonomista Occitanico (Fontan) dans l’Est occitan.

-  1971 : Lutte Occitane, une organisation socialiste prend sa relève.

-  1974 : Volèm Viure Al País, parti socialiste, autogestionnaire et autonomiste occitan.

-  1975 : naissance à Agen du Mouvement Populaire Occitan.

-  1987 : Partit Occitan.

-  199... : lo Corrent Revolucionari Occitan.

3- Quelques exemples de luttes sociales qui ont marqué l’Occitanie et les occitans

A/ La grève des mineurs de Decazeville

Le licenciement de mineurs annonçant la fermeture des mines est à l’origine de cette grève (18/12/61 - 21/02/62).

La population est entièrement solidaire avec les mineurs et la presse parle de sécession des départements du Sud. Toute la population de l’Aveyron se groupe pour défendre les mineurs. Tout un peuple se reconnaît à travers cette lutte. Robert Lafont dira « Pour la conscience occitaniste, c’est un éveil ! ». Cette lutte ressemble en bien de points à la révolte des vignerons en 1907 : une profession sacrifiée par l’alliance du capitalisme et de l’Etat centralisé (par la loi de rentabilité minière) va se soulever régionalement. La cause régionaliste est donc celle des travailleurs. La société régionale se reconnaît dans cette lutte : paysans et commerçants de l’Aveyron se sont groupés pour défendre les mineurs.

Les délégués syndicaux et professionnels de 17 départements se réunissent à Rodez en Etats Généraux du Sud-Ouest auxquels se joignent 24 parlementaires. Cette montée de conscience régionale se termine par un échec.

Les intellectuels occitans en tirent une leçon : la survie de la civilisation occitane ne dépend pas seulement de problèmes culturels mais aussi économiques et sociaux.

Le parcours de la crise de Decazeville est marqué par une dépossession interne : entre 1850 et 1950, la totalité de l’industrie minière au Sud de la France passe entre les mains d’entrepreneurs du Nord de Lyon. Les multinationales étrangères à la région l’envahissent à l’occasion des investissements de capitaux. Ses ressources lui échappent. La concurrence capitaliste tourne toujours au bénéfice du puissant.

On va vu de la même façon mourir l’Occitanie textile, métallurgique, ou encore celle du charbon...

La notion de « colonialisme intérieur » commence à se préciser. Les occitanistes présents dans cette lutte savent qui ils sont : des combattants de la décolonisation.

Désormais, le mouvement occitan va prendre de plus en plus d’ampleur, rythmé essentiellement par les grandes luttes paysannes. On ne se sent plus seulement paysan, ouvrier, petit commerçant ou intellectuel, mais aussi occitan. C’est la riposte de masse à la mise à mort du pays et à l’exode de ses habitants : l’idée que pour vivre il faut se battre, s’unir et que cette union est celle d’hommes qui se retrouvent avec une même langue, une même culture et une même histoire. Cette histoire est en grande partie celle d’une résistance.

La grève des mineurs de Decazeville, c’est une lutte unie de toute la population, une lutte qui déborde, traverse, écarte les organisations syndicales et les partis de l’hexagone.

C’est à ce moment là, et après la grande révolte vigneronne de 1907, qu’à nouveau, sur les pancartes, dans les slogans, on va entendre la langue occitane, comme langue de misère contre celle des riches, comme langue de révolte contre celle des maîtres, comme langue d’un peuple aussi.

Les poètes et écrivains occitans se multiplient alors. Tous jeunes.

On voit aussi apparaître un peu partout des « comités d’action occitans » et les murs se couvrent de slogans « La terre au peuple ».

B/ Les manifestations viticoles en Languedoc

On pourrait dire que depuis 1907, le mouvement des viticulteurs est l’avant-garde du mouvement occitan.

1907 : la révolte des vignerons conduite par Marcelin Albert et Ferroul est le mouvement social le plus important qu’ait connu l’Occitanie. (surproduction de vin et effondrement des cours). 800 000 manifestants à Montpellier le 9 juin (les pancartes revendicatives sont en occitan : « Aver tan de bon vin e pas poder manjar de pan », « Lo darrièr crostet ».

Le 18 juin, l’arrestation du maire de Narbonne Ferroul, dans une ville quadrillée par l’armée, dégénère en émeute avec des morts. De ce soulèvement on aurait presque pu voir la naissance d’un « Midi autonome », mais apparaîtra alors une Confédération générale viticole du Midi.

Marcelin Albert lance au peuple : « Il y a trois mois à peine j’étais seul à n’attendre notre salut que d’un soulèvement général de la conscience méridionale... 800 000 hommes sont là. C’est l’armée de travail la plus formidable qui se soit jamais vue ! ».

Autre soulèvement des vignerons dès le début des années 1960. Le malaise viticole se traduit par de violentes manifestations. C’est à ce moment là que les Comités d’Action Viticole voient le jour. En 1967, André Castéra galvanise les foules comme en 1907 avec Marcelin Albert. Le 16 mars 1967, pour la première fois depuis 1907, 30 000 vignerons affrontent les forces de l’ordre.

A partir de 1971, Maffre-Bauge est le porte parole des viticulteurs ; il écrit au Président Pompidou « Vous acculez le Midi méditerranéen à son esprit profond de révolution occitane ». Il va jusqu’à revendiquer un « parlement languedocien ».

Le sommet de l’escalade est atteint avec la fusillade de Montredon (Aude) le 4 mars 76 où il y a un mort de part et d’autre.

Nouveau mouvement en 2000. 15 000 exploitants sont dans les rues de Béziers. On parle d’un « peuple vigneron ».

2 ans plus tard à Montpellier, suite à la condamnation d’un vigneron, des pancartes en occitan inspirées de 1907 sont brandies par des jeunes. A la sortie du palais de justice, Jean Huillet clame en occitan à la foule présente « avèm ganhat ! ». Ce dernier fait savoir dans un communiqué que le Ministre de l’agriculture n’est pas le bienvenu dans cette partie du territoire.

C/ Les luttes du Larzac

Tout a commencé en 1970 où l’Etat annonce l’agrandissement du camp militaire sur le Larzac. Les paysans pressentaient des expropriations.

Pour solliciter la concertation et traiter du problème se monte une association « Association de défense du Causse du Larzac et de son environnement ».

Sont contre l’extension du camp militaire tous les paysans menacés d’expropriation, les artisans du village, les travailleurs de Millau et les jeunes. En effet, cette extension touche onze communes et ruinerait pour une bonne part l’économie de l’Aveyron, car le camp s’approprierait les terres les plus riches des Causses, détruisant une économie agricole alors en plein essor et menaçant une région pilote au niveau de l’élevage.

Le premier soutien de masse viendra des jeunes de toute l’Occitanie. Le Larzac, c’est aussi leur problème, car l’avenir qu’on leur prépare c’est l’exode, le chômage ou l’armée. Il viennent dire « non » sur le Larzac et « oui » à leur volonté de se battre aux côtés des paysans. Des affiches, tracts, slogans en occitan apparaissent : « Gardarem lo Larzac », « Volèm viure al país », « l’armada defòra », « un país que morís es un país qu’òm tua »...

Des chanteurs occitans jeunes (Marti, Patric, Mans de Breih...) relient ces luttes à celle de tout un peuple et inventent la « nòva cançon occitana ».

A Millau, jeunes travailleurs et lycéens agissent en vue d’unir paysans du Larzac et travailleurs de la ville. Une troupe de théâtre « teatre de la carrièra » joue « Mort et Résurrection de M. Occitania » sur la commune de l’ Hospitalet. L’accueil est très chaleureux et les mécanismes globaux de la liquidation du Millavois et de l’Occitanie sont ressentis et discutés avec la population. Les paysans sont là, ils discutent entre eux et avec les jeunes venus sur place, évaluent la situation, mesurent la solidarité active et ensemble préparent la riposte.

Le 20 octobre un appel pour une manifestation de masse est lancé dans « La volonté paysanne » (organe de la Fédération des syndicats d’exploitants agricoles » : « Nous demandons à tous les agriculteurs, à tous les ruraux, à tous les aveyronnais, travailleurs des champs ou des usines, commerçants ou fonctionnaires, de venir manifester leur refus de l’asphyxie ».

Peu à peu se forge l’unité populaire à la base, avec des ouvriers menacés de licenciements pour cause de débâcle des industries (comme la fermeture à Millau de la principale ganterie ou bien les problèmes de l’usine de chaudières Henfer, ou encore les mauvaises conditions de travail dénoncées par les ouvrières de la Samex à Millau...) et c’est la poussée de toute une population pour affirmer son droit de vivre « Volèm viure ! », « La tèrra al pòble », « paysans-ouvriers-jeunes, même combat ! ».

Puis se constitue autour des paysans du Larzac une force de résistance avec la création dans l’hexagone de plus de 50 « Comités Larzac ».

Les paysans décident d’organiser une « longue marche » sur Paris en tracteur pour rencontrer les Ministres. Du 7 au 13 janvier 73, c’est une foule immense qui les accueille dans les villes de France traversées.

Pendant l’été, près de 120 000 personnes se réunissent de façon pacifiste sur le Larzac.

Après dix années de luttes, c’est la victoire avec une certitude : la terre doit être à ceux qui la travaille pas à ceux qui ont le pouvoir de l’argent.

Le Larzac est devenu un symbole et a même était un exemple contagieux : il a réveillé les paysans et les ouvriers du monde entier. Il est également devenu un des symboles des minorités nationales opprimés (les chanteurs irlandais ont chanté aux côtés des occitans, les indiens nord-américains sont venus également sur le Larzac échanger leurs expériences).

2000 : Millau, grand rassemblement pacifiste suite à l’affaire du démontage du Mac Do. On parle alors de « mal-bouffe ». Les Etats-Unis surtaxent certains produits dont le Roquefort fabriqué dans la région. 100 000 personnes affluent du monde entier pour apporter leur soutien.

4- 1973 - 2003, Larzac : trenta annadas de dinamica que ligan las idèas e los òmes

La causida del Larzac es pas neutra. Simbolisa la mobilisacion del movement social fa 30 ans d’aquò en sosten a la lucha contra l’espandiment d’un camp militar. La lucha del Larzac en 73 èra lo simbòl d’una resisténcia, tan coma uèi. L’idèa federatritz de l’epòca èra la d’afirmar que lo Larzac èra pas a vendre çò que podèm tornar trapar uèi que un dels mots d’òrdre de l’amassada nòva es de dire que l’òme e la tèrra son pas de merças e qu’aqueste refusa la mercandisacion del mond. L’eslogan avantgardista de l’epòca « Gardarem lo Larzac » anonciava ja lo de 2003 « Gardarem la Tèrra » fàcia a l’Organisacion Mondiala del Comèrci.

Dins las annadas 70 sul Larzac i aguèt una brava mobilisacion que se concretèt per una jonccion entre los paisans e los trabalhadors sus Milhau, çò que donèt una impulsion nòva dins las luchas. Aquesta jonccion obradors/paisans se simbolisèt en 73 amb la jonccion entre lo Larzac e los obradors de « Lip » qu’ocupèron son usina per luchar contra la barradura de son entrepresa (aital fabriquèron de mòstras puèi las vendèron eles meteisses).

Foguèt una jonccion amb las luchas, e lo Larzac foguèt federator d’un autre biais de concebre lo movement social que ne trapam uèi sa continuitat. Larzac inventèt pas aqueles movements mas permetèt a las gents de se rescontrar pendent una lucha que durèt dètz annadas e que produsiguèt una soscadissa e amai de practicas nòvas de resisténcias.

Aprèp la victòria del Larzac en 73, los actors d’aquel movement temptèron de metre en practica çò perque se batèron. Farguèron aital « la societat de las tèrras de Larzac » per gerir lo fonsièr ja que lo Larzac foguèt lo laboratòri tre 83 dels oficis del fonsièr en agricultura. Uèi la gestion collectiva del fonsièr contunha dins lo sud Larzac amb per exemple, la batèsta per far viure una bòria que se ditz « La Cisterneta » que los agricultors vòlon crompar de tèrras per las expleitar.

I aguèt a-n-aquest epòca una presa de consciéncia de la part d’aquestas gents que los paisans dintrèron dins lo movement social de transformacion. Aquesta presa de consciéncia se mostrèt tanben dins lo biais de trabalhar d’aquestes paisans que saupèron crear de produches bordièrs que vendèron directament al consomator, çò qu’èra una filièra nòva de consomar. Amai, se desvelopèt l’agricultura biologica amb un autre biais de veire la societat e lo desvolopament del mond.

I a tota una dinamica que nasquèt del Larzac e que contunha trenta ans aprèp la lucha contra l’espandiment del camp militari que venguèt un afar d’òrdre nacional. Vesèm d’una part que i a trenta annadas de luchas a un nivèl local puèi nacional que costejan d’autra part una lucha que se situa a un nivèl internacional amb çò que se passa uèi contra l’Organisacion Mondiala del Comerci. La dinamica del movement pòrta lo local cap al global.

5- Aujourd’hui, une lutte à l’échelon mondial

A/ L’OMC, qu’es aquò ?

L’Organisacion Mondiala del Comèrci vegèt lo jorn en 1995. Es una organisacion internacionala qu’amassa 145 paises çò mai rics de la planèta, levat Russia. Es un organisme que s’espandís sus l’ensem de la planèta per fin d’aver autoritat sus las activitatas umanas bèlas, que siá l’alimentacion, las semenças, la santat, lo transpòrt, la pòsta, l’assegurança, la banca, lo torisme, l’aiga, l’industria, l’educacion, o encara la cultura, per que tot siá transferit de mai en mai cap a las multinacionalas que trapan aital una sorga d’enriquiment financièr amb d’unas activitats de la tèrra que d’unas son ja parcialament o en totalitat jos son contraròtle. Quand l’OMC pren jos son autoritat una activitat umana, ne fa una mena de merça e la liura a la concuréncia mondiala en li impausar règlas fòrça estrictas que dònan un avantatge considerable a las entrepresas multinacionalas. Quand dins un país una d’aquelas activitats passa jos l’autoritat de l’OMC, l’es d’un biais definitiu, çò que limita lo poder dels governs futurs e doncas lo poder de la democracia.

B/ La solidaritat per contrar l’OMC

Mai en mai d’associacions, de sindicats, de partits politics, de ciutadans, d’amassadas d’elegits (Amassada de las Regions d’Euròpa, Parlament bèlga, Conselh General de Garona Nauta...) se mobilisan per entravar aquela organizacion d’aquí de 2005. Essent que l’OMC es jos la responsabilitat dels governs dels Estats-sòcis, las diferentas energias amassadas temptan de rampelar als governs la menaça qu’aquel organisme representa per la democracia e l’anar del mond tot.

L’Organisacion Mondiala del Comèrci demanda que los Estats se sometan a la lor politica liberala que, dins l’anar actual, pòt pas èstre una politica equitabla. Los altermondialistas desiran una mondialisacion equitabla per totes, per que lo mond tot pòsca aprofiechar del desvelopament economic o encara cultural que se fa uèi per fin de bastir un mond solidari. Denoncian la repression sistematica practicada per l’O.M.C. e afirman que nombrosas luchas an una sorga semblanta qu’es la mercandisacion de totas las activitats umanas que que sián.

Aital, en federar lo mond, luènh de tot corporatisme, essent que l’origina dels mals es comuna, es doncas natural de se retrobar per fargar ensem aquel repòrt de fòrça e d’elaborar ensem una estrategia comuna amb las energias que se sentisson concernidas. L’especificitat de cadun deu pas entraïnar de corporatisme que mena a l’exclusion. Los altermondialistas afirman que cal unir las fòrças per que d’autres mondes sián possibles e seràn possibles dins la mesura que totas aquelas contestacions se federen per mostrar que tots los pòbles del mond son solidaris per gardar la tèrra contra d’idèas que d’unes vòlon impausar.

C/ Una organisacion que se pòt entravar

La mondialisacion prepausada a l’ora d’ara entraïna sos degalhs a tots los nivèls que siá agricòl, economic, social, cultural mas tanben en tèrme dels dreches dels pòbles ; se podèm aital demandar se uèi l’Iraq aparten totjorn a l’Iraq...

Se deman l’Educacion es liurada a l’OMC, i auriá de manipulacions mai o mens perceptiblas dels esperits dels escolans e aquò al servici de las grandas entrepresas e d’una populacion privilegiada que l’ensenhament seriá pervertit per l’atrach del ganh e per la mesa en concuréncia de las escòlas e dels establiments.

L’OMC s’entreva tanben d’investiment. Es a metre en plaça un mercat mondial del trabalh de durada determinada, çò que sarrarà los salaris, las condicions de trabalh e las proteccions socialas cap al bas.

Amai l’OMC entrepacha lo drech dels Estats de metre en plaça de leis sanitàrias, socialas o environomentalas ; aital l’Union europenca es sanccionada per refús d’importar de carn a las ormònas.

En matèria de santat, avèm l’exemple dels africans qu’an de mal d’accedir als medicaments perque las firmas farmaceuticas vòlon ganhar d’argent e acceptan pas que de medicaments generics sián produsits dins un país de sud per èstre puèi mandats cap a un autre país de sud. Bush, lo President del Estats-Unis, la velha de la dubertura del G 8 a Evian diguèt que los Estats-Unis ajudarián los paises africans per se potingar contra lo SIDA sonque s’aqueles paises acceptèsson l’intrada dels OGM sus son territòri. Aquò n’es una pròva que las multinacionalas pòdon prendre lo poder sus un fum de paises.

Lo dangièr d’aquel revolum es que tot fonccionarà pas qu’amb çò que las multinacionalas voldràn impausar. Lo mond tot serà aital pres en ostatge per las multinacionalas.

D’un autre latz, vesèm d’a mesura que lo mond economic utilisa la fòrça que siá militària, policièra, judiciària, per metre de costat las gents que tenon còp a-n-aquela mondialisacion. I a doncas un ligam entre la mondialisacion e la repression que la repression del movement sindical n’es la pròva. I a en fàcia tot un arsenal per copar las contestacions per arribar a sa tòca. L’O.M.C. es a se garantir militerament e judicierament fàcia a de movements en contestacion repòrt a sas decisions e son fonccionament.

Mas començam tanben de veire de solucions que fonccionan per entravar la menaça de l’OMC : en Africa, foguèt mesa en plaça la « sobeiranetat alimentària » qu’un organisme de l’ONU tòrna prendre a son compte ara. Valent a dire lo drech pels pòbles de s’aparar contra las importacions de las multinacionalas.

En Bolivia, los paisans capitèron de far renonciar una multinacionala que voliá privatisar l’aiga dins lo centre del país. Vesèm doncas que i a la possibilitat de far recular d’unes projèctes que son de vertadièras menaças per cada pòble del mond.

D/ De reivindicacions per decidir de l’avenir de la Tèrra Los altermondialistas vòlon obténer d’unas causas essencialas per daissar pas l’avenir de la Tèrra entre las mans de l’OMC.

Notadament, lo respècte per l’OMC de las cartas internacionalas talas que la Declaracion Universala dels Dreches de l’Òme e las convencions internacionalas sus las questions socialas, sanitàrias, environomentalas e culturalas.

Lo retirament del domèni de competéncia de l’OMC dels sectors màgers que son l’aiga, la santat, l’educacion, la cultura, l’audiovisual, los servicis de comunicacions, los transpòrts, l’albergament, l’energia.

Lo respècte sistematic del principi de precaucion en matèria d’environament, de santat publica e d’alimentacion o encara lo retirament del domèni de competéncia de l’OMC dels servicis publics.

Per aquò far cal que los governs prengan posicion per aténher aqueles objectius. E sola la mobilisacion de cadun e l’union amb d’unes movements, tan diferents que sián, pòt far que cada pòble del mond decidirà de son avenir e pas l’OMC.

6- Conclusion

Le mouvement occitan a toujours existé même s’il ne s’est pas toujours appelé ainsi ( sous la forme de révolte, comme celle des Etats du Languedoc, celle des camisards, celle de 1907...).

L’idée occitane a eu un écho considérable à partir du moment où elle a coïncidé avec les actions qui étaient menées par les différentes couches des populations occitanes.

A l’époque où on disait que le pays était voué à la mort à cause d’un colonialisme intérieur, les gens ont commencé à penser que c’était tout le monde qui devait lutter et que le premier point commun entre tout le monde était le fait d’être occitan.

La grande grève de Decazeville a eu un rôle décisif dans tout cela : ça a sensibilisé non seulement le bassin houiller mais aussi très profondément les habitants de ces régions occitanes qui ont compris comment un pays pouvait se vider et mourir. C’est à partir de cela que tous les autres problèmes ont pris de l’importance : l’aménagement, les difficultés de la viticulture, les usines que l’on ferme, le chômage ...

Les luttes sociales sont porteuses de leçons et nous apprennent que les patrons, les monopoles, le pouvoir ne veulent reculer devant rien pour assassiner les pays. De plus, lorsque les luttent montent aux extrêmes, on voit se former un bloc uni : les patrons, les pouvoirs publics, les élus locaux, la police et même l’armée. Contre ce bloc, il faut opposer l’unité des populations entières en consolidant l’idée d’unité populaire. C’est dans les luttes, à partir des formes d’unités qu’elles suscitent, que se forge la conscience d’appartenir à un même Peuple de la Terre.

Ce qui fait la force de tout le mouvement occitan c’est surtout l’existence de ces grands combats de masse à travers lesquels tout un peuple se lève. Des chanteurs, des artistes, des écrivains, des groupes de jeunes qui font de la création et qui évoquent les injustices ou les luttes il y en a de plus en plus. Le rôle du mouvement culturel dans les luttes sociales est aussi un des moteurs dans le développement de soutien à ces luttes.

La jeunesse occitane doit développer son initiative dans des actions de popularisation, de soutien et de décisions en s’investissant dans des organisations déjà existantes ou en créant ses propres groupes de pression et ses mouvements pour prendre part aux différents débats sur l’actualité locale, régionale, nationale, européenne ou mondiale. Sans cela certains décideront à notre place de notre devenir et de celui de la planète.

C’est ce qui se passe aujourd’hui avec la mise en place de cette machine que représente l’Organisation Mondiale du Commerce qui veut contrôler toutes les activités humaines de notre planète.

Pour lutter efficacement contre cette marchandisation de la Terre, il est nécessaire que chacun, chaque institution se mobilise afin de fédérer le monde. Le mouvement occitan fait partie de ces forces vives qui doivent s’unir pour construire un monde solidaire. La spécificité de chacun ne doit pas entraîner de corporatisme dans les luttes qui agitent notre monde, mais elle doit être au service d’une avancée commune. En se fédérant ainsi, c’est le Peuple de la Terre qui décidera de son avenir.

Bibliographie

-  A. Dupuy, Histoire chronologique de la civilisation occitane (Tomes I, II, III), Editions Slatkine, 1998

-  A. Dupuy, Encyclopédie occitane, Editions Slatkines, 1997

-  J.Larzac, Descolonisar l’istòria occitana (Tomes I, II), Editions A Tots-IEO, 1980

-  I.Roqueta, A.Pradèl, J.Bodon, S.Mallet, Los carbonièrs de la sala, Editions Vent Terral, 1975

-  Michel le Bris, Occitanie : Volèm viure, Editions Gallimard, 1974

-  R.Lafont, Clefs pour l’Occitanie, Editions Seghers, 1971