Communiqué de Gardarem la Tèrra sur l’action du lundi 26 juin, devant l’Inspection Académique.

Un charivari à Montpellier ? Pourquoi ?

lundi 26 juin 2006.
 
Le lundi 26 juin, à 14 heures, le mouvement altermondialiste et occitaniste Gardarem la Tèrra invite à un petit charivari auprès de l’inspecteur d’académie (au rectorat, 31, rue d e l’Université) pour qu’il ouvre dès maintenant le poste « fléché » nécessaire à la poursuite de la filière bilingue occitan français à Clermont l’Hérault.

Un poste « fléché » de plus à Clermont-l’Hérault : un impératif pour assurer le premier cursus bilingue occitan dans le cycle élémentaire public de l’Hérault et contribuer ainsi au respect de la diversité culturelle et linguistique

Ce n’est pas cette fois une association de parents d’élèves ou d’enseignants qui interpelle l’inspecteur d’académie concerné. C’est un mouvement de réflexion et d’action civique qui considère que le respect de droits humains fondamentaux passe notamment par l’obligation pour les services publics de satisfaire le droit d’apprendre aux enfants la langue historique du "pays" où ils vivent, et pas seulement la langue "officielle" de l’Etat.

Alors que les engagements publics du recteur, M. Christian NIQUE, laissaient espérer une amélioration substantielle de la situation régionale quant à la place de l’occitan et du catalan dans l’enseignement public, nous pensions que tout se passerait normalement à la rentrée 2006-2007 pour que le cursus de la seule section bilingue dans l’enseignement public de l’Hérault, située au cœur du département et bénéficiant du soutien de parents et d’enseignants motivés, se poursuive normalement avec l’ouverture d’un nouveau poste pour un-e enseignant-e qualifié-e. Nous le pensions d’autant plus que le recteur a donné un objectif explicite d’affectation des professeurs des écoles titulaires du CRPE spécial d’occitan sur des postes où il peuvent mettre en œuvre leurs compétences. Nous voulons parvenir le plus rapidement possible et au minimum à l’offre par l’Education Nationale d’une filière d’enseignement bilingue occitan-français sur chaque bassin de formation : il s’agit de permettre à l’enfant initié dès la maternelle de continuer à approfondir jusqu’au bac la connaissance et la pratique de l’occitan, à égalité avec le français et avec ouverture à d’autres langues. La condition indispensable à la réussite de cet objectif c’est que, là où existe une section bilingue s’adressant aux enfants les plus jeunes (le bilinguisme précoce étant le plus efficace), on prolonge chaque année la filière au niveau supérieur, dans le primaire puis dans le secondaire.

En refusant d’ouvrir dès maintenant un nouveau poste en section bilingue sur Clermont l’Hérault l’inspecteur d’Académie prend une responsabilité particulièrement lourde : c’est un véritable déni pour le processus tardif de rattrapage que l’Education Nationale a commencé d’entreprendre sur les Académies concernées. Il y va d’un droit universel à la diversité culturelle et linguistique, puisque nul n’ignore que l’occitan fait partie des langues menacées par la quasi rupture de la transmission familiale et sa très faible reconnaissance dans l’usage public (presse, radio, télévision...) : il y a une obligation de mettre en place les moyens de concrétiser l’offre pour que la demande sociale brimée jusqu’à maintenant puisse s’exprimer, et pour Clermont-l’Hérault notre conclusion est simple et ferme : il faut ouvrir dès aujourd’hui un poste spécifique de plus pour assurer la rentrée de septembre.

Gardarem la Tèrra a appelé à une manifestation sous la forme symbolique d’un charivari destiné à l’Inspecteur d’Académie qui refuse de le faire, la Federacion exprime ainsi publiquement sa détermination à voir l’école publique s’ouvrir enfin vraiment à l’occitan, tout simplement parce que c’est la langue inscrite depuis un millier d’années sur un espace de 190 000 km2 peuplé aujourd’hui par 15 millions d’habitants, et que poursuivre, par un refus d’ouverture de poste, sa marginalisation y compris là où des enfants et des familles veulent la "garder" relève d’une atteinte particulièrement grave aux droits humains fondamentaux.

La Féderation Générale de Gardarem La Terra